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Cela faisait plusieurs siècles que cette rare pièce d’art dormait sous un faux plafond en stuc.

Mercredi 19 février dernier, la Ville de Madrid a, enfin, révélé au public le plafond en bois à caissons, de style mudéjar, nouvellement restauré, de la petite église paroissiale Santa Maria La Blanca du quartier Canillejas.

Il s’agit, selon les spécialistes, de l’exemple le plus remarquable d’ébénisterie hispano-mauresque présent dans la capitale espagnole, tant d’un point de vue technique qu’esthétique.

Redécouvert, par pur hasard, il y a vingt ans, le plafond a dû attendre la disponibilité du buget — 375 000 euros — pour être remis à neuf. Le chantier de restauration a duré neuf mois. Complètement dégagé et consolidé, ce plafond d’une grande beauté et resté dans un état exceptionnel de conservation, a révélé, à sa base, une frise décorative, constituée de motifs floraux et de boucliers franciscains, réalisée à la chaux.

Sur le chantier de restauration de Santa Maria La Blanca : suppression du faux plafond ©Jesús Caramanzana

La construction de l’église Santa Maria La Blanca date du milieu du XVIe siècle. On pense que le faux-plafond en stuc qui recouvrait le plafond mudéjar pendant des siècles a été réalisé en une période d’épidémie de peste. On croyait alors, en effet, que le fait de recouvrir un bâtiment de chaux, du sol au plafond, diminuait la propagation du mal.

Un art islamo-chrétien

L’art mudéjar est cet art architectural s’étant développé dans la péninsule ibérique, du XIIe au XVIe siècles, dans les régions conquises par les royaumes chrétiens. Un art résultant de l’application aux édifices chrétiens de techniques et savoir-faires islamiques — les grands mâalems de l’époque étant soit d’anciens musulmans convertis, soit des Mozarabes, c’est-à-dire des chrétiens de culture arabe.

Les plus grands centres de l’art mudéjar furent Séville, Tolède et Saragosse. L’Alcazar de Séville — rebati entre 1353 et 1364, par Pierre Ier le Cruel, roi de Castille et de Leon — en est l’exemple le plus frappant.

Le mot mudéjar viendrait de l’arabe moudajjan, signifiant « domestiqué » et désignant les populations musulmanes vivant sous domination chrétienne.

Illustrations d’ouverture.
De gauche à droite : Vue du chevet et vue de près du plafond de l’église après restauration. Photos Comunidad de Madrid.

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